Patrimoine, une stratégie en quatre défis

10/09/2019

La ministre de la Culture lance quatre défis pour le patrimoine : le restaurer, le valoriser, le transmettre et faire avancer l'Europe. Telle est la stratégie en quinze mesures qu'elle a présentée, le 17 novembre 2017, et qu'elle compte appliquer sur la durée du quinquennat.
Aides aux petites communes et aux propriétaires

Pour l'entretien et la restauration, l'État engagera 326 millions d'euros en 2018. Ce budget dédié sera sanctuarisé sur la durée du quinquennat, a précisé Françoise Nyssen, ministre de la Culture. Sur cette somme, un fonds spécifique de 15 millions d'euros sera mis en place pour financer la restauration du patrimoine protégé (inscrit ou classé) situé dans les petites communes, celles de moins de 10 000 habitants mais aussi, essentiellement, celles de 2 000 habitants. Le fonds ne touchera que les édifices présentant des « besoins sanitaires avérés », c'est-à-dire se trouvant dans une situation menaçant les caractéristiques qui ont permis leur protection au titre des monuments historiques. Les interventions pourront porter sur des édifices appartenant à la commune, mais aussi à des propriétaires privés.

Ceux-ci verront leurs démarches simplifiées : aux multiples procédures existantes sera substitué, dès 2018, un guichet unique et une application mobile rassemblera les informations nécessaires aux démarches : dépôt de dossiers de travaux, demande de subventions... Françoise Nyssen entend également renforcer les moyens dédiés à la revitalisation des centres anciens et des sites patrimoniaux remarquables. S'appuyant sur le rapport Plan national en faveur des nouveaux espaces protégés, du sénateur Yves Dauge de février dernier, l'État a lancé une expérimentation dans dix-sept villes pour accompagner les plans de revitalisation. En 2018, il consacrera 9 millions d'euros d'aides à la réalisation de diagnostics de réaménagement pour bâtir des projets globaux de revitalisation (logement, espace public, commerce...). La ministre veut faire évoluer le rôle des Architectes des bâtiments de France. Elle souhaite que leur rôle de conseil soit renforcé en amont des projets de revitalisation des centres historiques ou des opérations de logement en zone tendue.

Un loto et une marque

Pour « transmettre le patrimoine » - l'un des quatre défis -, la création d'une plateforme numérique regroupera l'ensemble des formations pour promouvoir les métiers du patrimoine (maçonnerie-taille de pierre, charpente, menuiserie, dorure, ferronnerie...). À l'université, un module obligatoire « Patrimoine » sera progressivement mis en place dans les vingt écoles nationales supérieures d'architecture afin de former les étudiants aux enjeux de la réutilisation du patrimoine bâti.
Le ministère a également l'intention de créer un « Grand tour » du patrimoine pour inviter les citoyens français et européens à voyager sur des itinéraires communs en les réunissant autour de leur patrimoine commun (monumentale, naturel...). Une liste des sites retenus pourrait être dévoilée lors des Assises européennes du patrimoine que le président de la République souhaite voir organisées en 2018.

Le projet de loi de finances rectificative pour 2017 prévoit, par ailleurs, la création par la Française des jeux, d'un « loto du patrimoine » (tirage spécial et jeu de grattage) dont les recettes revenant à l'État seront affectées à un fonds spécifique « Patrimoine en péril » créé au sein de la fondation du patrimoine. Il existe de nombreux labels différents pour identifier les sites présentant un intérêt patrimonial. « Mais trop de labels nuit à leur lisibilité », estime la ministre. Aussi, en 2019, la marque « Patrimoine de France » rassemblera derrière une même bannière la multitude de labels qui identifient le patrimoine aujourd'hui.

© 2019 Chloé Kormeri. Tous droits réservés.
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